jeudi 26 décembre 2013

Tripler le taux de multiplication du manioc sans affecter la production des racines tubéreuses

Plants de manioc régénérés 6 mois après recépage
Tripler le taux de multiplication du manioc sans affecter la production des racines tubéreuses par la technique de recépage

Le manioc est une plante à faible taux de multiplication végétative par voie classique. A partir d’un hectare, l’on peut couvrir 10 ha en moyenne au bout de 12 mois. Face à cette contrainte, plusieurs techniques de multiplication rapide ont été mises au point, à savoir, le minibouturage, le microbouturage et la technique de recépage.
La technique de multiplication rapide du manioc par recépage procède à un prélèvement de boutures à 10 cm du sol sur les plantes en cours de végétation (6 à 8 mois après plantation). De nouvelles parcelles sont mises en place à partir des boutures. De nouvelles boutures sont prélevées 7 à 8 mois après recépage sur les plants entièrement recépés, de même que sur les nouvelles parcelles. Toutes ces boutures sont à nouveau plantées.
Les racines tubéreuses du premier champ recépé sont récoltées en temps que le prélèvement des boutures, soit un cycle (plantation-recépage-récolte) de 13 à 15 mois après plantation. Le cycle est fonction des conditions agroclimatiques. La technique repose aussi sur les techniques culturales classiques.  Les pertes de rendement et de matière sèche, estimées à moins de 5 %, sont en effet négligeables.
La technique décrite ainsi permet de tripler le taux de multiplication classique. Elle a été mise au point par le CNRA (www.cnra.ci).
Quelques références :
·         N’Zué, B., Doumbia, S., Sangaré, A., Zohouri, G.P. et Kouamé, C. 2007. An innovative ratooning technique for rapid propagation of cassava (Manihot esculenta Crantz) in Côte d’Ivoire. In First International meeting on cassava plant breeding, biotechnology and Ecology’’. 11-15 November 2006, Brésil. 143-150.
·       N’Zué, B., Zohouri, G.P., Doumbia, S. Yapi-Gnaoré, V. et Sangaré, A. 2008. Le recépage du manioc, une             technique rapide de multiplication. Fiche technique éditée par le CNRA (www.cnra.ci). Décembre 2008. 2 p.
·       N’Zué, B. et Doumbia, S. 2001. Influence du prélèvement des boutures de manioc (Manihot esculenta Crantz) sur le rendement et la matière sèche. African Journal of Root and  Tuber Crops. Vol. 4 (2): 21-25.
·    N’Zué, B. et Doumbia, S. 2000. Influence du prélèvement des boutures de manioc (Manihot esculenta Crantz) en cours de végétation sur la sévérité des maladies et des ravageurs. Agron. Afr. XII (2). 61-70.

mardi 10 décembre 2013

Le manioc, plante incontournable en Côte d'Ivoire

En Côte d'Ivoire, le manioc est cultivé sur toute l’étendue du  territoire national. Il occupe, en volume, le deuxième rang des cultures vivrières après l'igname, avec une production de 2,34 millions de tonnes (FAO, 2009). Le manioc, de par sa rusticité, s’accommode bien des sols pauvres et acides mais non hydromorphes.  Il constitue à la fois une culture de subsistance et de rente pour les producteurs en majorité démunis. Les produits dérivés sont multiples (attiéké, foutou, placali, toh, farine, amidon, gari, etc.).  Ils font l’objet de consommation par la quasi-totalité des couches sociales et de commercialisation.